Né le 20 décembre 1929 à Brochon en Bourgogne, et décédé le 5 mars 2019, François Poullot a largement œuvré à la reconnaissance du tuba.
Issu d’une société populaire de musique, il fréquente le conservatoire de Dijon – où il obtient le Premier prix de Tuba – puis le conservatoire de Strasbourg où il étudie avec les Maîtres Elie Raynaud et Paul Bernard. Soliste à l’orchestre de la Sûreté Nationale, il est admis sur concours en 1961 à l’orchestre d’harmonie de la Garde Républicaine de Paris et devient, de 1964 à 1994, soliste de cet orchestre mondialement réputé.
En plus des diverses tournées mondiales effectuées avec l’Orchestre de la Garde Républicaine de Paris, il est fréquemment demandé à l’Orchestre de Paris, l’Orchestre Padeloup et les concerts Lamoureux. Il est également membre fondateur du Quintette de Cuivres Alta Vox Musical. Passionné de musique contemporaine, il participe, tant comme soliste qu’en formation de quintette de cuivre, à la création mondiale de plusieurs œuvres des compositeurs Michael Levinas, Yanis Xenakis, Bill Temper… et joue régulièrement dans toute l’Europe au sein d’ensembles contemporains de premier plan (Vinko Globokart, Diego Masson, Constantin Simonovick), plus particulièrement au festival de Saint Paul de Vence.
Dédicataire du Divertimento pour Tuba & Orchestre de Désiré Dondeyne. il se passionne lui aussi pour l’écriture et se consacre de longue date à la composition aussi bien pour la musique de chambre que pour l’orchestre symphonique ou l’orchestre d’harmonie. On peut citer, entre autre, Paysages Exotiques pour orchestre et Suite Cistercienne pour orchestre et quintette de cuivres
Mais François Poullot fut également très actif dans l’enseignement de son instrument : créateur des classes de tuba du Havre et de Courbevoie, il devient rapidement enseignant au conservatoire National de Région de Rueil Malmaison dès sa création en 1963. Le Ministère de la culture le chargera d’organiser le concours d’aptitude à l’enseignement (CA) en tuba, tandis que l’éditeur Parisien Alfonse Leduc lui confiera la création des ouvrages d’enseignement pour le cursus de l’étude de cet instrument. Il est un des précurseurs des échanges internationaux d’étudiants, avec des élèves de conservatoires japonais et norvégiens et contribue à révéler les plus brillants élèves des jeunes générations qui occupent aujourd’hui des postes importants. François Poullot fut enfin un conférencier et auteur d’ouvrages d’enseignement et d’organologie sur la famille du tuba qui font encore référence. Le Journal de la CMF publia d’ailleurs en son temps une étude complète du tuba[1], ainsi que du diapason[2].
[1] Journal de la CMF, n°334 novembre 1980, n°335 décembre 1980 et n°336 janvier 1981, consultables sur CMF Archives
[2] Journal de la CMF, n°314 novembre 1978, n°316 février 1979 et n°321 juillet 1979, consultables sur CMF Archives